
Arezki Bouzid, si Rezki, chanteur, auteur, compositeur, interprète membre actif de l’OCFLN de la Révolution, natif du village El Kelaâ commune de Fenaïa, est un artiste qui touche à tout, sa préférence va vers la chanson kabyle. Il se considère comme tous ses compères, sous-estimé, voir marginalisé. Dès son enfance, il nous apprend avec force détails son apprentissage dans le monde de la musique et de la chanson kabyles. Artiste oublié ! La cause ? Or chez nous pas mal d’artistes sont confrontés à des situations aussi paradoxales que frustes : ceux qui ont le talent manquent de moyens, ceux qui ont les moyens n’aident pas ces derniers à afficher leur talent. En conséquence, c’est toute la société qui se détraque par l’absence de ces éclaireurs que Victor Hugo nous résume en ceci : “L’art doit être sans cesse présent... la pensée du temps où nous vivons, la responsabilité qu’il encourt”. Si Rezki, un artiste à haut débit, a pris le train de la chanson, en 1948 par l’animation des soirées, en s’inspirant des maîtres pionniers de la chanson kabyle : Slimane Azem, Cheikh Noreddine et Idhebalen.
Le fils de la Soummam refuse l’oubli, telle une riche bibliothèque qu’on sollicite souvent pour chercher des traces sur un passé glorieux, si Rezki, une référence culturelle et artistique digne de 51 ans de carrière, consentis au profit de la jeunesse, de la culture en général et de la chanson en particulier. A 73 ans, Si Rezki rebondit avec toutes les forces de son âme pour donner encore le meilleur de lui-même. Après avoir consacré des lustres au service de la culture à Alger et à Paris, l’artiste au béret noir, refuse le repli où se sont englués d’autres talents au milieu des dizaines d’autres artistes oubliés. Si Rezki rejette l’omission comme il dénie le mépris que certains milieux affichent envers ceux qui ont sauvé la culture durant les années de braise. Si Rezki est “marginalisé” pourtant ses oeuvres artistiques servent à la cause nationale. Hélas ! et le parcours de cet artiste est là, pour témoigner de la richesse de l’homme en valeur et en expérience. Il est ancien moudjahed de la fédération de la France du FLN et de la wilaya III de 1955 à 1962, responsable historique et révolutionnaire sous les ordres du colonel Amirouche et de son lieutement Mira. Il est aussi un éducateur et animateur de la jeunesse, directeur de la Maison de jeunes d’El Biar en 1978 et responsable organisateur de plusieurs festivités nationales. A son âge, il ne compte pas baisser les bras. “L’artiste n’a pas de retraite, on peut composer à 18 ans comme on peut le faire à 100 ans !” dira Si Rezki. Récemment, il a créé un album (I) de chants consacrés à la Révolution, la patrie et la réconciliation dont il espère l’édition “A l’aide des subventions et des sponsors”, conclut-il. M. Chikhi |